Les risques nucléaires
Le nucléaire est une énergie d’une puissance
très importante. Dès que l’homme a su s’en servir, il lui a trouvé de
nombreuses utilisations pour le pire…et pour le meilleur.
Un atome est constitué de plusieurs parties. Au centre
se trouve le noyau
composé de protons et de neutrons.
Tout autour gravitent des électrons
qui se déplacent à grande vitesse.
Évidemment, il faut beaucoup d’atomes pour
constituer un élément. Par exemple, dans un gramme d’hydrogène il y en a
six cent mille milliards de milliards.
Dans l’univers ,il y a deux sortes d’atomes :
les atomes qui ne changent pas et ceux qui se modifient d’eux-mêmes, spontanément.
L’atome qui ne change pas garde toujours le même nombre de protons,
de neutrons
et d’électrons. C’est le cas de la grande majorité des atomes. On
dit qu’ils sont stables. Les atomes
qui se modifient sont les moins nombreux. Ils changent pour devenir
stables à leur tour. C’est le cas de l’uranium, un métal dur et gris. Pour se transformer, cet
atome va éjecter quelques particules de son noyau. Cette transformation dégage
une grande quantité d’énergie, de la chaleur. On dit que l’uranium émet des
rayonnements. Suivant la nature de la particule émise – noyau d’hélium
(proton), électron ou positon, photon, le rayonnement est appelé a,
b,
g.Cette
transformation naturelle est appelée radioactivité
naturelle. L’homme a appris à maîtriser cette énergie qu’il a
appelée " nucléaire ". La période
ou demi-vie est le temps nécessaire
pour que la moitié des atomes d’un isotope radioactif se désintègre.
Pour vérifier une hypothèse sur la luminescence
des matériaux, Henri Becquerel utilise un sel d’uranium qu’il expose au
soleil sur une plaque photographique. Ayant constaté que la plaque est
impressionnée, il pense que la luminescence du matériau, provoqué par la lumière
solaire en est la cause. Les jours suivants, le ciel étant couvert, l’échantillon
est placé sur une plaque vierge dans un tiroir.
Quand il veut reprendre l’expérience il
constate avec étonnement que la plaque a été impressionnée, bien que l’échantillon
n’ait pas été exposé à la lumière solaire. Remettant l’hypothèse de départ
en cause, il soupçonne le sel d’uranium d’émettre spontanément un
rayonnement très pénétrant.
Dans les semaines qui suivent il constate qu’à
proximité d’un sel d’uranium l’air est devenu conducteur de l’électricité :
le rayonnement émis à un pouvoir ionisant. Il leur donne pour nom “ rayons
uraniques”.
Marie et Pierre Curie découvrent ensuite
d’autres éléments radioactifs entre 1896 et 1898, comme le thorium, le
polonium et le radium. Ils qualifient de radioactifs
les éléments qui émettent des rayonnements ionisants et donnent à ce phénomène
le nom de radioactivité.
Pour leurs découvertes, Henri Becquerel, Marie et Pierre Curie reçoivent
conjointement le prix Nobel de physique en 1903.
Quand on bombarde un neutron sur un noyau
d’uranium, il se casse en deux : c’est la
fission. L’atome se transforme alors en deux atomes différents et
plus légers, tandis que deux neutrons s’échappent des deux morceaux. A leur
tour, ces deux neutrons peuvent aller taper deux autres noyaux d’uranium
voisins, et ainsi de suite… C’est la
réaction en chaîne ! cette suite de transformations dégage une
colossale énergie. Qui maîtrise cette réaction maîtrise l’énergie nucléaire.
Mesure
de la radioactivité
On
se souvient que la radioactivité provient de la désintégration spontanée
d'atomes. Dans une substance radioactive, si on observe en moyenne une désintégration
par seconde, on dit que cette substance a une activité de 1 Becquerel (Bq). Il est important de bien noter que l'activité d'une
substance va dépendre directement de la quantité de matière radioactive,
qu'elle soit solide, liquide ou gazeuse.
Mesure
de la dose absorbée
Les
rayons ionisants communiquent de l'énergie. La dose
reçue par un corps exposé à un rayonnement correspond à la quantité d'énergie
reçue par ce corps. L'unité utilisée est le Gray (Gy), elle correspond à une énergie de 1 joule par kg de matière
irradiée. La matière que l'on considère ici est celle qui subit le
rayonnement. Cette unité est purement quantitative. On parlera de débit
de dose si on fait intervenir le temps : Un débit de dose de 1 Gy/h
n'aura pas les mêmes effets s'il est subi pendant quelques minutes ou quelques
millisecondes !
Mesure
de l'effet biologique
Il
existe plusieurs types de rayonnements ionisants. Chaque rayonnement a des
effets spécifiques sur la matière vivante, c'est pourquoi on a été amené à
créer une unité qui tient compte des différents effets biologiques des
rayonnements pour mesurer les dégâts occasionnés à un organisme vivant.
L'effet biologique mesuré s'appelle équivalent
de dose et est donné en Sievert (Sv).
Je n'ai aucune information sur les mystérieux calculs qui permettent d'évaluer
les effets biologiques. C'est bien dommage car il semble que cette grandeur soit
la plus intéressante pour nous...
Le débit d'équivalent de dose fait
intervenir le facteur temps : Les effets de la radioactivité naturelle sur
notre corps sont de l'ordre du milli-Sievert par an.
Équivalences
des unités:
Grandeur
mesurée |
Unité
officielle |
Unité
interdite |
Équivalence |
Radioactivité |
Becquerel (Bq) |
Curie (Ci) |
1 Ci = 3,7.1010
Bq |
C’est la médecine qui la première a su
utiliser la radioactivité. La médecine nucléaire permet d’explorer l’intérieur de
l’organisme. On injecte au malade un élément radioactif non dangereux
à faible dose (il est concentré sur une seule partie du corps, donc moins
actif). Le signal qu’il émet grâce à ses rayons permet de suivre
son déplacement avec une caméra spéciale. A l’aide de ces informations en
direct, le médecin fait un diagnostic (dire quel est le nom de la maladie) ou
surveille l’évolution d’une maladie.
Certains navires submersibles ou pas fonctionnent
à l’énergie nucléaire. Ils transportent des mini-centrales nucléaires qui
leur fournissent assez d’électricité pour rester en mer durant plusieurs
mois.
La France produit les
trois quarts de son électricité avec le nucléaire : C’est un
record mondial…Dans le monde, une trentaine de pays produisent de l’électricité
grâce au nucléaire. Mais ils ont aussi misé sur d’autres sources de l’énergie
comme l’eau, le pétrole ou le vent.
Pour éclairer les maisons, chauffer les écoles,
faire marcher les industries, un pays doit produire beaucoup d’énergie. Pour
cela, il a besoin d’énormes quantités de pétrole, de gaz ou de charbon qui
permettent de fabriquer de l’électricité. Le problème, c’est que la France
ne dispose pas de toutes ces matières premières énergétiques. Elle est donc obligée de les acheter à l’extérieur.
De plus, dans moins de 100 ans, toutes ces ressources se feront de plus en plus
rares, avant d’être complètement épuisées. Ainsi, avec l’énergie nucléaire,
la France ne compte sur personne pour produire l’électricité dont elle a
besoin : près de 75% de notre électricité vient des centrales nucléaires. La France est le seul pays qui a autant besoin du nucléaire.
4)
La conservation d’éléments anciens
L’homme est lui aussi constitué d’atomes. S’il s’expose
à des rayonnements
nucléaires trop violents, comme ceux créés par une bombe, ses atomes
vont se transformer et ses cellules vont brûler.
Cela provoque de graves maladies, des cancers
(leucémies par exemple), dus à des mutations de la cellule.
C’est pourquoi les personnes qui travaillent
dans les centrales atomiques sont habillées d’épaisses combinaisons blanches
qui les protègent des radiations..
La bombe atomique a été fabriquée pendant la
seconde guerre mondiale.
A l’époque, les militaires la considéraient
comme une arme
de combat.
Aujourd’hui, cette arme destructrice fait trop
peur. Elle est devenue une arme de " dissuasion " :
elle décourage à l’avance tous les agresseurs possibles.
La bombe a déjà servi. Le 6 août 1945, l’armée
américaine lâche une bombe atomique sur la ville d’Hiroshima au Japon. On
compte 140 000 morts. Toutes les personnes qui se trouvaient dans un rayon
d’un kilomètre du point d’impact de la bombe ont été tuées presque
instantanément. Trois jours plus tard, c’est Nagasaki qui est la cible
d’une bombe américaine. La brutalité de ces attaques a mis un point final à
la seconde guerre mondiale.
En 1960, les deux pays les plus puissants de la
planète, les Etats-Unis et l’URSS se livrent à une violente dispute à voix
basse qu’on appelle la " guerre froide ". Pendant quarante ans, une
paix très fragile a régné entre ces deux blocs. Dès qu’un des deux pays
fabriquait de nouvelles bombes, l’autre ne tardait pas à en faire autant. On
appelait cette situation l’ " équilibre
de la terreur ".
Le 26
avril 1986, le réacteur n°4 de la centrale
de Tchernobyl, située en Ukraine, explose : des centaines de
personnes meurent, des millions sont atteintes par de fortes radiations, et de
grands espaces sont dangereusement pollués…Le bilan est terrible.
Aujourd’hui, le bâtiment est enterré sous un
" sarcophage " d’acier et de béton. Mais, en dessous et
autour, la radioactivité reste vivace. Il faudra des centaines d’années
avant que la région ne retrouve une vie normale !
L’homme sait faire paraître la radioactivité…Mais
il
ne sait pas la faire disparaître. C’est le délicat problème des
nombreux déchets radioactifs crées par les utilisateurs du nucléaire. On ne
sait pas quoi en faire !
Les objets ayant reçu des rayonnements nucléaires
vont mettre des dizaines, des centaines, voire des milliers d’années à se révéler
sans danger pour l’homme et son environnement.
Les hôpitaux, certaines industries mais surtout
les centrales nucléaires produisent ces déchets radioactifs. L’homme les
stocke en attendant que le temps agisse.
Un stockage très spécial :
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20
000 ans dans du béton !
|
Certains déchets sont très toxiques. Ils ont été
en contact direct avec l’uranium des réacteurs nucléaires : des outils,
des gaines qui entouraient l’uranium…Ceux-là sont coulés dans du béton,
enfermés dans des conteneurs en acier et à nouveau entreposés dans un site à
l’air libre. Ils deviendront inoffensifs dans 10 000 ou 20 000 ans…
|
Des
déchets dans une piscine !
|
Les déchets appelés de catégories C sont les
plus terribles.
Ce sont les restes de la réaction en chaîne
produite dans le réacteur nucléaire. Ils sont si brûlants qu’avant tout
retraitement il faut les laisser refroidir dans une piscine d’eau pendant au
moins deux ans.
Ensuite, on les coule dans du verre, le matériau
le plus solide, et on cherche à les enterrer profondément dans une mine de sel
ou de galeries de granite.
Ces déchets de catégories C mettront des
dizaines de milliers d’années à perdre leur virulence. De plus, personne
n’est sur qu’ils ne referont pas surface dans 100 ou 1000 ans, à cause
d’un tremblement de terre par exemple. Ce serait alors une catastrophe pour
les générations futures. C’est pourquoi les scientifiques travaillent
actuellement à d’autres solutions.
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Les
déchets dans l’espace !
|
Des savants américains proposent de mettre les déchets
radioactifs à bord de fusées et d’envoyer le tout sur le soleil. Bien sur,
ce n’est qu’une idée, à développer et à étudier avant de mettre en œuvre.
Comme le soleil est lui-même une gigantesque bombe atomique, il aurait vite
fait de les absorber et de les faire disparaître. Le risque est ailleurs…
Si la fusée explosait au décollage, elle
produirait un beau champignon Atomique juste au-dessus de nos têtes !
4) Effets sur l'homme
Les effets immédiats :
Une forte irradiation par des
rayonnements ionisants provoque des effets immédiats sur les organismes
vivants, comme :
De 0 à 0.25 Grays : Pas de
symptômes cliniques pathologiques clairement en relation avec l'irradiation.
De 0.25 à 1 Gray : Quelques
nausées, légère chute du nombre de globules Blancs.
De 1 à 2.5 Grays :
Vomissements, modification nette de la composition sanguine.
De 2.5 à 5 Grays : Dose
mortelle pour une personne sur deux. L'hospitalisation est obligatoire.
Au delà de 5 Grays : Décès
presque certain.
Ce tableau donne les effets
pour une irradiation sur tout le corps. Lors d'une radiothérapie, par exemple,
les médecins peuvent délivrer jusqu'à 40 Grays sur la tumeur à traiter.
Les effets à long terme :
Les expositions à des
doses plus ou moins élevées de rayonnements ionisants peuvent avoir des effets
à long terme sou la forme de cancers et de leucémies.
Ces effets se manifestent
de façon aléatoire (on ne peut pas les prédire pour une personne donnée.)
5) Effets sur l'environnement
L'implantation
d'une centrale nucléaire peut avoir une certaine influence sur l'environnement.
Cette influence se manifeste dans différents domaines: impact esthétique,
bruit, modification de la température du milieu, influence sur la vie
aquatique.
Selon
EDF:
1: L'équilibre de paysage:
Soigner l'environnement paysager autour des centrales nucléaires
est l'une des contraintes fixée à EDF pour l'aménagement de ses sites. Sur
chacun d'eux, les préoccupations esthétiques ont été prises en compte dès
le stade de la conception par un collège d'architectes, de paysagistes et
d'urbanistes travaillant sous la direction de l'architecte du site. Chaque étude
d'impact tient compte de la configuration locale du paysage.
Ainsi, par exemple, les réfrigérants atmosphérique de la
centrale de Saint-Laurent-des-Eaux sont conçus pour rester invisibles de la
terrasse du château tout proche de Chambord. De même, les dômes de la
centrale de Paluel, dissimulés dans la falaise du pays de Caux, ne sont
visibles que de la mer.
2: Le bruit:
Les
centrales nucléaires ont des émissions sonores diverses. Certaines sont
permanentes et proviennent du fonctionnement des aéroréfrigérants, des
transformateurs et des groupes turbo-alternateurs, de la ventilation de certains
équipements, ou encore des pompes de circulation de l'eau de réfrigération.
D'autres sont intermittentes, elles ont pour origine la mise en oeuvre des
diesel de secours, ou des soupapes de sûreté des circuits de vapeur. Des
moyens sont mis en place pour lutter contre ces nuisances acoustiques. Des
mesures sont effectuées, à l'intérieur et à l'extérieur des centrales, afin
d'identifier les matériels à insonoriser. Des contrôles acoustiques sont également
effectués, avant et après la mise en service des ouvrages, pour vérifier que
le niveau sonore reste acceptable pour les riverains.
3: Influence sur l'air: les aéroréfrigérants:
Lorsque
la centrale est équipée d'aéroréfrigérants, l'eau de refroidissement perd
sa chaleur à 20 % par convection au contact du courant d'air froid qui circule
dans la cheminée, pour 80 % par évaporation. C'est cette convection qui donne
lieu à la formation d'un panache de vapeur. De nombreuses études ont été réalisées
pour mesurer l'influence des panaches sur le climat local: essais sur maquettes,
observation photographiques, mesures météorologiques, prélèvement au sein même
des panaches par avion spécialement équipé. Aucun effet significatif sur la
température, les précipitations ou l'humidité du sol n'a été décelé. Le
seul impact mesurable du fonctionnement d'un aéroréfrigérant est une réduction
du degré d'ensoleillement de 5 % dans un rayon de 2 km autour de la centrale,
et de 2 % à 5 km. Cette réduction est-elle même inférieure à la fluctuation
naturelle de l'ensoleillement d'une année sur l'autre.
4: Les rejets gazeux:
Les
effluents hydrogénés de la centrale sont filtrés, puis stockés pour perdre
de leur radioactivité, et contrôlés avant d'être rejetés dans l'atmosphère.
De plus, dans le domaine de l'air, la surveillance de l'environnement de la
centrale est assurée en permanence de quatre manières différentes:
-
Par des mesures continues du rayonnement gamma ambiant, effectuées dans huit
stations de contrôle dont quatre sont situées dans un rayon de 1 km, et 4 dans
un rayon de 5 km autour de la centrale.
-
Par un prélèvement et un contrôle quotidien des poussières atmosphériques
recueillies en permanence dans les stations.
-
Par une analyse régulière d'échantillons d'eau de pluie, prélevés à la
station située sous vents dominants.
-
Par des prélèvements systématiques d'herbe et de lait, effectués dans les
exploitations agricoles installées au voisinage des centrales.
5: L'influence sur l'eau:
-
Le régime et la température du cours d'eau:
Les
centrales nucléaires ont besoin d'une importante source d'eau froide pour
fonctionner : l'eau de mer ou celle d'un fleuve, ou encore l'atmosphère dans le
cas d'un circuit fermé. Lorsque le débit d'eau est important ( installations
situées près d'un fleuve ou de la mer ), la réfrigération est assurée en
circuit ouvert: la totalité de l'eau utilisée est restituée à sa source.
Lorsque le débit est plus faible, la réfrigération s'effectue en circuit fermé:
l'eau qui a servi est réutilisée. Dans ce cas, le volume d'eau prélevé est
relativement faible et n'a que peu d'incidence sur le régime du fleuve.
-
La physico-chimie du cours d'eau:
Pour
pouvoir être réutilisée dans les circuits de la centrale, l'eau du fleuve
doit subir différents traitements physico-chimiques destinés à empêcher
l'entartrage des circuits et la fixation dans les canalisations d'organismes
parasites. Ces traitements donnent lieu à des rejets chimiques dont l'impact
est extrêmement faible et très localisé. Plusieurs types de dispositions sont
prises pour limiter l'impact de ces rejets sur l'environnement aquatique:
-
Etude du milieu aquatique avant l'implantation de la centrale.
- Des dispositions réglementaires
fixent les teneurs admissibles de l'eau en sels et en eaux de Javel.
-
Après la mise en service de la centrale, la surveillance se poursuit.
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