ZOLA  Germinal, 5è partie :

 

Cette page, ce passage est caractéristique du naturalisme (les naturalistes accentuent les détails “bas” (instincts, sexualité, nourriture, …).

 

I) Ce passage met en scène 2 mondes opposés : les bourgeois et les mineurs

II) Qualité de vision du romancier (-> scène épique et symbolique).

 

I) Deux mondes opposés.

         1.1) Les bourgeois dans la grange :

a) Un peu avant notre passage, Zola montrait les bourgeois (Hennebeau, Négrel, Cécile, le filles Deneulin.)

Le spectacle décrit semble vu par les bourgeois réfugiés dans la grange. Plusieurs jugements sont exprimés, par différents personnages.(4 prennent la parole).

Peuple -> Se distingue par son odeur.

Bourgeois -> Hygiène

Les employés de Négrel sont assimilés à des bandits.

Intervention plus originale de Lucie et Jeanne, portant sur la scène un regard artiste (“Oh ! Superbe !”). Elle perçoivent l’horreur, mais une horreur mêlée à la beauté. Oxymore : “Belle horreur” (jugement esthétique, mais horreur est plus fort que belle.)

 

b) Le point de vue narratif employé par Zola :

Le point de vue naturaliste est en général légitimé (on sait qui voit).

Souvent Zola indique qui il voit.

Le spectacle du défilé des mineurs est donné du point de vue des bourgeois et en particulier des jeunes filles Deneulin.

Idée de défilé, de passage par rapport à un point fixe.

“Une hache passa” : point fixe.

Le narrateur partage le point de vue des bourgeois, mais à certains moments, cette vision dépasse celle des bourgeois.

 

         1.2) La foule :

Elle ne prend pas forme tout de suite : tout d’abord composée de groupes, et commencée par Jeanlin, qui avec sa corne se pose en héraut (celui qui annonce) ; ensuite, groupes de personnages :

Les femmes, elles mêmes divisées en petits groupes, plusieurs catégories :

-         Les mères

-         Les jeunes femmes

-         Les vieilles.

Elles sont animées par la colère. Elles n’ont plus de charme féminin. Sortes de furies, ne se préoccupant plus d’elles-mêmes.

On remarque une insistance sur le corps (nudité).

   Puis viennent les hommes : plusieurs catégories, mais pas de différences d’age : des différenciations par métiers (travail : “haveurs, …”)

Zola emploie des mots précis, techniques. Hommes et femmes sont absorbés dans la foule se constituant –> corps se constituant.

A partir de l’arrivée en masse de hommes, foule -> masse compacte, d’un seul bloc, …

Être collectif, animal. (mugissement confus, claquement des sabots, galoper, bêtes fauves, enragées ; inhumanité de cette foule, préparée par l’arrivée des femmes.

Foule caractérisée par son inhumanité, mais aussi misère et violence. Passage au point de vue omniscient.(“En effet, …”)

Peuple des mineurs dominé par ses instincts de survie.

Retournement à la fin du texte -> assimilation à des animaux, mais aussi des bouchers (envies de meurtres)

(“Bouchers”, “tuerie”).

Foule révoltée, en guerre contre les dirigeants de la mine -> sous la plume de Zola dimension épique et symbolique.

 

II) La qualité de vision du romancier

         2.1) l’épopée sociale

Qui dit épique dit combat -> combat social. Combat collectif, valorisé par le récit. Combat collectif, valorisé par le récit. Foule partant en guerre, vision magnifié.

a) L’amplification :

Emploi récurrent de pluriels ; gradation (1 millier, puis 2000)

Nombre impressionnant, qui s’accroît. Surtout comparaison avec des phénomènes naturels (tonnerre, ouragan, roulait, déboulèrent, uniformité terreuse).

b) La foule, assimilée à une armée (roulements de tambours / tonnerre, barres de fer, une hache, une corne -> clairon sonnant la charge.

Gorges gonflées des guerrières brandissant des bâtons. (allitération en “g”, son guttural)

En plus des armes, cette foule brandit des drapeaux (enfant brandissant un drapeau, comme un étendard.). vision de Zola d’un véritable combat.

 

         2.2) La vision symbolique

Mineurs qui se révoltent peuvent donner l’image que la révolution est en marche. D’ailleurs, quelques pages plus loin, “la vision rouge de la révolution”

a) La marche des mineurs : au coucher du soleil, accentue son sens symbolique.

En effet, le coucher du soleil empourpre le défilé des mineurs (assimilé à du sang).

-> Révolution sanglante.

b) Les allusions à la révolution française sont d’ailleurs nettes.

Chant de ralliement : la Marseillaise ; autres symboles : la guillotine, gorges gonflées…-> image des femmes représentant la république au combat (voir aussi tableau de “La liberté guidant le peuple” (Delacroix))

Cette révolution a quelque chose de pictural, d’esthétique.

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